
Le rôle du facteur XI de la coagulation dans la thrombo-embolie n’est pas encore bien compris mais il semble agir essentiellement sur la formation du thrombus. Les anti-facteurs XI auraient donc la capacité d’empêcher la formation de la thrombose, tout en préservant les mécanismes de l’hémostase physiologique, ce qui en théorie n’augmente pas le risque de saignement. Les inhibiteurs du facteur XI ont été présentés comme l’anticoagulant idéal, celui qui permet de prévenir les AVC, les événements cardiovasculaires et les thromboses veineuses, sans pour autant augmenter le risque de saignement. Dans le principe, ces anticoagulants visent à répondre aux besoins non couverts par les AOD. L’asundexian est un petit peptide inhibiteur du facteur XIa notamment évalué dans l’essai de phase 2 Pacific-AF, en comparaison avec l’AOD apixaban dans la fibrillation auriculaire (FA) chez des patients à haut risque hémorragique. Dans cet essai, l’asundexian a été associé à un risque hémorragique plus faible en comparaison avec l’apixaban, avec une baisse de 60 à 70 % des complications hémorragiques graves, mais il n’avait pas un effectif suffisant pour évaluer l’efficacité de l’asundexian sur le risque thromboembolique. Dans un article daté du 11 février 2025, Medscape (Vinceunt Richeux) relate la présentation aux Journées européennes de la Société française de cardiologie 2025, les premiers résultats de l’essai de phase 3 Oceanic-AF. Mené en double aveugle, cet essai multicentrique international a inclus 14.810 patients avec une FA présentant un risque d’accident vasculaire cérébral. Ils ont été randomisés pour recevoir l’asundexian (50 mg une fois par jour) ou l’apixaban (5 mg 2 fois par jour). Les résultats intermédiaires ont montré que l’anti-facteur XI a entraîné moins d’hémorragies, mais la survenue d’AVC et d’évènements emboliques est presque quatre fois plus fréquente par rapport au groupe apixaban. L’essai a dû être interrompu jetant un doute sur l’intérêt de la molécule dans cette indication.