
La Haute Autorité de santé (HAS) a publié le 8 avril 2025 un « Flash sécurité patient » à destination des professionnels sur les erreurs diagnostiques aux urgences avec comme sous-titre « Diagnostic manqué, urgence aggravée – Ça peut aussi vous arriver ». Selon la HAS, les erreurs en lien avec le diagnostic représentent la 5ème cause immédiate la plus citée dans les déclarations d’évènements indésirables associés aux soins (EIGS) reçues à la HAS et la 2ème seulement si on considère uniquement les EIGS liés aux services des urgences. Les services des urgences sont particulièrement exposés aux erreurs diagnostiques en raison des spécificités de leur travail : patients non connus, soins urgents et flux de patients important. Les professionnels des services des urgences doivent donc gérer une charge cognitive et décisionnelle importante, tout en assurant des diagnostics rapides et fiables pour tous les patients. Un des cas rapporté dans le document de la HAS concerne le diagnostic retardé d’un accident vasculaire cérébral ayant entrainé le décès du patient et un autre le diagnostic manqué d’embolie pulmonaire ayant conduit également au décès du patient.
Un collectif d’urgentistes (Samu-Urgences de France (SUdF), la Société française de médecine d’urgence (SFMU), le Collège français de médecine d’urgence (CFMU), le Collège national des universitaires de médecine d’urgence (Cnumu) et le Conseil national des universités (CNU) a réagi en dénonçant le caractère anxiogène de cette publication et indiqué que « Plutôt que d’y voir une stigmatisation, nous choisissons de prendre cette alerte comme une opportunité, celle de rappeler au ministère de la santé que les conditions d’exercice aux urgences sont un facteur majeur de ces erreurs ».
Voir le Flash sécurité patient « Erreurs diagnostiques dans les services d’urgences »