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Classification des anticoagulants

Un anticoagulant est un médicament qui diminue la coagulabilité du sang, c’est-à-dire qui empêche ou ralentit la coagulation du sang.

Les anticoagulants font partie des médicaments antithrombotiques, c’est-à-dire des médicaments dont l’effet s’oppose à la formation ou l’extension d’un caillot (thrombose).
Les autres antithrombotiques sont les antiagrégants plaquettaires (comme l’aspirine) qui agissent sur les plaquettes et les thrombolytiques qui favorisent la thrombolyse, c’est-à-dire le processus physiologique de destruction du caillot (ou thrombus).

En savoir plus : Coagulation et thrombose

Vidéo Un anticoagulant pourquoi faire ? Pr Isabelle Mahé, cheffe du service de médecine interne de l’hôpital Louis Mourier (AP-HP).

On distingue trois familles de médicaments anticoagulants.

  • Une famille d’anticoagulants utilisés par voie injectable : les héparines et leurs dérivés.
  • Deux familles d’anticoagulants utilisés par voie orale :
    • les antagonistes de la vitamine K ou antivitamines K (AVK)
    • les anticoagulants oraux directs (AOD) ou nouveaux anticoagulants oraux (NACO)

Les héparines et leurs dérivés agissent indirectement en stimulant un anticoagulant physiologique présent dans la circulation de chacun d’entre nous : l’antithrombine. L’héparine qui se lie à l’antithrombine bloque différents acteurs clés de la coagulation, ralentissant la formation du caillot.
L’intérêt des héparines est d’avoir une action anticoagulante obtenue rapidement, en quelques minutes à quelques heures.

Les héparines sont d’origine naturelle. Les héparines de bas poids moléculaire (HBPM) sont obtenues à partir du fractionnement de l’héparine standard non fractionnée (HNF) en molécules de plus petite taille.

On rapproche de la famille des héparines une molécule d’origine purement synthétique : le fondaparinux.

Les héparines et dérivés commercialisés actuellement :

  • Héparines non fractionnées (HNF)
    • héparine sodique (Héparine Choay®, Léo®, Roche®, …) : essentiellement à usage hospitalier, par voie intra-veineuse uniquement
    • héparine calcique (Calciparine®) : par voie sous-cutanée uniquement
  • Héparines de bas poids moléculaire (HBPM) : par voie sous-cutanée uniquement
  • Molécule apparentée : fondaparinux (Arixtra®)

Les antivitamines K (AVK) agissent en bloquant l’action de la vitamine K. Cette dernière est indispensable pour que le foie puisse fabriquer certaines protéines nécessaires à la coagulation du sang. Ces protéines sont appelées facteurs de la coagulation vitamine K-dépendants.
Un patient qui prend un médicament AVK fabrique ainsi des facteurs modifiés peu actifs. Plusieurs jours sont nécessaires pour que l’ensemble des facteurs vitamine K-dépendants produits soient modifiés.

Suite à la réévaluation récente de données concernant les AVK (ANSM 2021), il a été montré qu’ils peuvent, en cas de prise pendant la grossesse, nuire gravement au foetus et à l’enfant à naître. Aussi, les AVK ne doivent jamais être utilisés pendant la grossesse, sauf pour les femmes porteuses d’une valve cardiaque mécanique présentant un risque élevé de thrombose pour lesquelles il n’existe pas d’alternative plus sûre.

Les AVK commercialisés actuellement :

Les AOD agissent directement en inhibant l’activité d’un facteur essentiel à la coagulation sanguine : facteur X activé dans le cas du Xarelto® et de l’Éliquis®, thrombine (facteur II activé) dans le cas du Pradaxa®.

Les AOD commercialisés en France actuellement :

  • Auteurs : Dr Raphaël GILBERT (médecine générale), Dr Virginie SIGURET (hématologie biologique)
  • Date de publication : 22/09/2016
  • Date de dernière mise à jour : 18/06/2021