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Préviscan® (fluindione)

Le Préviscan® est un médicament anticoagulant qui appartient à la famille des antivitamines K (AVK).
En savoir plus Classification des anticoagulants.

En savoir plus Base de données publique des médicaments :

30 novembre 2018 – l’ANSM diffuse de nouvelles informations aux professionnels de santé. La spécialité PREVISCAN est à présent réservée au renouvellement du traitement des patients équilibrés par fluindione. L’initiation de traitement par PREVISCAN n’est plus autorisée à partir du 1er décembre 2018.
Par ailleurs, l’utilisation des antivitamines K est désormais contre-indiquée au cours de la grossesse, sauf chez les femmes enceintes portant une valve cardiaque mécanique qui présentent un risque thromboembolique élevé et pour lesquelles les bénéfices potentiels du traitement l’emportent sur les risques. En cas de poursuite d’un traitement par antivitamine K pendant la grossesse, la patiente doit être pleinement informée des risques pour le foetus.

Un anticoagulant est un médicament qui diminue la coagulabilité du sang, c’est-à-dire qui empêche ou ralentit la coagulation du sang.

Les antivitamines K (AVK) agissent en bloquant l’action de la vitamine K. Cette dernière est indispensable pour que le foie puisse fabriquer certaines protéines nécessaires à la coagulation du sang. Ces protéines sont appelées facteurs de la coagulation vitamine K-dépendants.
Un patient qui prend un traitement AVK fabrique ainsi des facteurs modifiés peu actifs. Plusieurs jours sont nécessaires pour que l’ensemble des facteurs vitamine K-dépendants produits soient modifiés.
En savoir plus Coagulation et thrombose.

Ce mode d’action explique l’effet retardé des AVK.

  • À l’instauration du traitement, le médicament n’est efficace qu’au bout de plusieurs jours.
  • À l’arrêt du traitement, l’effet du médicament persiste plusieurs jours.
  • Lors d’une modification de dose, l’effet complet de cette modification n’est observé qu’au bout d’une semaine environ.

L’objectif du traitement anticoagulant est de diminuer le risque de thrombose, c’est-à-dire de formation de caillots (ou thrombus) dans les vaisseaux sanguins (artères ou veines) et dans le cœur.
Lorsqu’un caillot est déjà présent, l’objectif est double : éviter que le caillot ne s’étende et diminuer le risque d’embolie, c’est-à-dire de migration du caillot à distance, par exemple dans un vaisseau du poumon (embolie pulmonaire) ou du cerveau (embolie cérébrale).

Comme pour tout médicament, des effets secondaires peuvent parfois survenir.

Les effets secondaires les plus fréquents des médicaments anticoagulants sont les saignements, souvent bénins mais qui peuvent parfois être très graves. Ils sont favorisés par un surdosage du médicament mais peuvent survenir y compris en dehors de tout surdosage.

Les saignements peuvent toucher tous les organes. Vous devez être alertés devant :

 

  • des ecchymoses étendues,
  • des saignements anormaux des gencives, du nez ou si vous avez l’œil rouge,
  • des hématomes,
  • du sang dans les urines,
  • du sang rouge dans les selles ou des selles noires « comme du goudron »,
  • des vomissements ou des crachats sanglants,
  • des règles anormalement abondantes,
  • un saignement qui ne s’arrête pas,
  • une fatigue ou un essoufflement inhabituels,
  • une pâleur inhabituelle,
  • des maux de tête inhabituels,
  • un malaise inexpliqué.

Il faut alors rapidement consulter votre médecin et faire contrôler votre INR, ce qui peut révéler un surdosage du médicament (INR trop élevé). En cas de surdosage, la conduite à tenir dépend de la valeur de l’INR et de la présence de signes cliniques éventuels : voir plus loin.

Afin de diminuer le risque de saignement, il est important de respecter les consignes suivantes.

 

  • Tout professionnel de santé doit être informé de votre traitement par AVK : médecins, dentistes, infirmières, kinésithérapeutes, pharmaciens, biologistes, pédicures, acupuncteurs, etc.
  • De nombreux médicaments interagissent avec votre médicament anticoagulant : ils peuvent diminuer ou augmenter son effet et rendre votre médicament anticoagulant inefficace ou dangereux. Vous ne devez jamais prendre de médicament sans l’avis de votre médecin ou de votre pharmacien. Ceci est valable pour toutes les formes de médicament : comprimé, gélule, crème, bain de bouche, poudre, suppositoire, ovule, injection, etc.
  • Les injections intramusculaires sont strictement contre-indiquées car elles peuvent entraîner l’apparition d’un hématome.
  • Certaines plantes (phytothérapie) et certains compléments alimentaires peuvent fortement déséquilibrer votre traitement par AVK. Demandez l’avis de votre médecin ou de votre pharmacien.
  • Des maladies aiguës (infections, diarrhée, etc.) ou un simple jeûne peuvent déséquilibrer votre traitement par AVK. Des contrôles rapprochés de l’INR sont alors indispensables.
  • En cas de soins dentaires, de soins de pédicurie ou de petite chirurgie (dermatologie, etc.), parlez-en à votre médecin.
  • Les sports violents et les activités avec risque de traumatisme ou de chute (bricolage, taille des arbres, etc.) peuvent être déconseillés voire contre-indiqués. Parlez-en à votre médecin.

Il ne doit y avoir aucune restriction alimentaire du fait de votre traitement par AVK. Il faut avoir une alimentation équilibrée comprenant notamment des légumes verts. Contrairement à ce qui était pensé auparavant, il est maintenant démontré qu’une alimentation variée favorise un bon équilibre de votre traitement.
En savoir plus Alimentation et vitamine K.

Les conditions de prise de votre médicament sont à respecter scrupuleusement car sa bonne efficacité et sa bonne sécurité en dépendent.

 

  1. Votre médicament doit être pris 1 fois par jour, tous les jours, à peu près à la même heure.
  2. Pour des raisons pratiques, il est préférable de prendre votre médicament le soir. La mesure de l’INR ayant lieu dans la journée, il est ainsi possible en cas de besoin de rectifier la dose dès le soir-même.

Le traitement ne doit jamais être interrompu sans avis médical.

Lorsque vous constatez que vous avez oublié de prendre le Préviscan® :

 

  • Si le retard est inférieur à 8 heures : vous prenez la dose oubliée immédiatement. Vous prendrez la dose suivante à l’heure habituelle.
  • Si le retard est supérieur à 8 heures : vous ne prenez pas la dose oubliée. Vous prendrez votre médicament à l’heure habituelle et vous notez votre oubli dans votre carnet de suivi.

Exemple : vous avez l’habitude de prendre le Préviscan® à 19 h.

 

  1. Vous vous apercevez de votre oubli à minuit : vous prenez votre médicament à minuit et vous prendrez la dose suivante le lendemain à 19 h.
  2. Vous vous apercevez de votre oubli à 6 h du matin : vous prendrez votre anticoagulant le soir même à 19 h (vous aurez donc « sauté » une prise).

Dans tous les cas, vous ne devez jamais prendre de prise double.

Un suivi médical régulier est nécessaire (par votre médecin généraliste, cardiologue, angiologue, neurologue, etc.) ainsi qu’à tout moment en cas de signe d’alerte faisant suspecter un saignement.

La dose efficace varie d’un individu à l’autre, mais aussi chez un même individu notamment lors d’une modification du traitement médicamenteux ou lors d’une maladie aiguë. Pour évaluer l’effet de ce médicament anticoagulant et ajuster les doses, il est indispensable de pratiquer régulièrement une prise de sang au laboratoire d’analyses médicales pour mesurer l’INR (International Normalized Ratio). En savoir plus TP/INR

Un carnet de suivi du traitement anticoagulant doit vous être remis par un professionnel de santé au début du traitement (médecin hospitalier ou de ville, pharmacien, etc.). Si vous n’en possédez pas, demandez-en un à votre médecin ou à votre pharmacien.
Ce carnet doit mentionner le nom de votre médicament AVK, l’indication pour laquelle il vous a été prescrit, l’objectif d’INR fixé par votre médecin. Les résultats d’INR et les doses d’AVK doivent y être reportés au fur et à mesure, ainsi que les oublis éventuels de prise de votre médicament AVK.

Si des examens biologiques pour explorer la coagulation sont pratiqués, ils pourront être perturbés du fait de la présence du médicament anticoagulant dans le sang. Vous devez donc signaler la prise d’anticoagulant lors de toute prise de sang avec le nom du médicament, pour faire une compression au point de ponction lors du prélèvement, faciliter l’interprétation de certains examens et éviter des errances diagnostiques.

Depuis une cinquantaine d’années, les AVK sont les anticoagulants de référence dans le traitement ou la prévention de nombreuses maladies thrombotiques.
Ils ont fait la preuve de leur efficacité avec un risque maîtrisé de saignement, dans la mesure où l’INR est maintenu dans la zone thérapeutique.

Du fait de leur délai d’action de plusieurs jours, ils sont prescrits le plus souvent en relais d’un traitement anticoagulant par injection de la famille des héparines.

Les AVK ont plusieurs avantages :

 

  1. contrairement aux héparines, ils sont administrés par voie orale (c’est-à-dire par la bouche),
  2. pour certaines maladies, chez les porteurs de valves cardiaques notamment, ils sont même le seul traitement anticoagulant utilisable par voie orale,
  3. il existe un antidote facilement disponible, la vitamine K, en cas de saignement majeur, en cas de surdosage important ou en cas de chirurgie urgente.

En savoir plus Antidotes des anticoagulants.

Leur inconvénient est qu’ils nécessitent une surveillance contraignante de l’INR avec chez certains patients des difficultés à équilibrer le traitement AVK. Il est maintenant compris pourquoi certains individus ont des INR beaucoup plus stables dans le temps que d’autres : c’est essentiellement en raison de notre génétique.

La durée du traitement par Préviscan® varie de quelques semaines à toute la vie, en fonction de la maladie pour laquelle vous êtes traité(e) et en fonction de vos facteurs de risque de thrombose.

Par exemple :

 

  • Dans le cas d’un premier épisode de phlébite, la durée du traitement est de 3 à 6 mois, selon les conditions d’apparition de la phlébite ; il est généralement de 6 mois en cas d’embolie pulmonaire. En cas d’épisodes récidivants, le traitement peut être prolongé à 1 an, voire « au long cours » (c’est-à-dire à vie).
  • Pour les patients souffrant d’un trouble du rythme cardiaque de type fibrillation atriale, le traitement par anticoagulant est « au long cours » en l’état actuel des connaissances.
  • Pour les patients porteurs d’une prothèse mécanique de valve cardiaque, le traitement par anticoagulant est « au long cours ».

Dans tous les cas, le traitement anticoagulant ne doit jamais être interrompu sans avis médical, même pour quelques jours.

  • Lors de voyages lointains ou prolongés, n’oubliez pas votre ordonnance. Parlez-en à votre médecin. Attention : tous les médicaments anticoagulants ne sont pas disponibles partout dans le monde.
  • Grossesse : Informez votre médecin si vous découvrez que vous êtes enceinte ou si vous souhaitez l’être.
  • Carte de patient sous anticoagulant : il est utile que vous portiez sur vous, dans votre portefeuille par exemple, une carte mentionnant la prise d’anticoagulant, avec le nom du médicament, la posologie et l’indication du traitement ; si vous n’en possédez pas, demandez-en une à votre médecin ou à votre pharmacien ; elle peut être contenue dans la boîte du médicament (pour certains fabricants).

Afin de rendre votre traitement plus sûr, vous devez connaître les « 7 règles d’or » définies par l’ANSM (agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).

 

  1. Respecter la dose prescrite et les heures de prise.
  2. Faites pratiquer très régulièrement vos examens de laboratoire (INR).
  3. Signalez que vous suivez un traitement par AVK à tout professionnel de santé que vous consultez.
  4. Contactez rapidement votre médecin si vous présentez un saignement.
  5. Remplissez régulièrement votre carnet.
  6. Ayez une alimentation équilibrée.
  7. Demandez l’avis de votre médecin AVANT toute prise de nouveau médicament, injection, extraction dentaire, soins de pédicurie, petite chirurgie, projet de voyage…
  • Auteurs : Dr Virginie SIGURET (hématologie biologique), Dr Alain STÉPANIAN (hématologue)
  • Date de publication : 22/09/2016
  • Date de dernière mise à jour : 16/11/2016