Scroll Top

Xarelto® (rivaroxaban)

Le Xarelto® est un médicament anticoagulant appartenant à la famille des anticoagulants oraux directs (AOD), appelés également « nouveaux anticoagulants oraux » (NACO).

En savoir plus Classification des anticoagulants.

En savoir plus Base de données publique des médicaments :

Nouvelle indication pédiatrique

En janvier 2021, les autorités européennes (voir le dossier) ont :

– délivré une AMM (autorisation de mise sur le marché) pour une nouvelle forme, le XARELTO 1 mg/mL, granulés pour suspension, destiné à la population pédiatrique. Dans l’attente de sa commercialisation, le XARELTO 1 mg/mL bénéficie d’une autorisation temporaire d’utilisation.

– accordé une extension d’indication au traitement des événements thromboemboliques veineux (ETEV) chez l’enfant pour le XARELTO 15 mg, comprimé pelliculé et le XARELTO 20 mg, comprimé pelliculé.

En juin 2021, la commission de la transparence de la  HAS a rendu un avis favorable au remboursement de ces 3 formes dans le traitement des ETEV et la prévention de leurs récidives dans la population pédiatrique, après au moins 5 jours d’une anticoagulation initiale par voie parentérale.

Un anticoagulant est un médicament qui diminue la coagulabilité du sang, c’est-à-dire qui empêche ou ralentit la coagulation du sang.

Les AOD agissent directement en inhibant l’activité d’un facteur essentiel à la coagulation sanguine. Dans le cas du Xarelto®, c’est le facteur X activé qui est inhibé.

En savoir plus Coagulation et thrombose.

L’objectif du traitement anticoagulant est de diminuer le risque de thrombose, c’est-à-dire de formation de caillots (ou thrombus) dans les vaisseaux sanguins (artères ou veines) et dans le cœur.
Lorsqu’un caillot est déjà présent, l’objectif est double : éviter que le caillot ne s’étende et diminuer le risque d’embolie, c’est-à-dire de migration du caillot à distance, par exemple dans un vaisseau du poumon (embolie pulmonaire) ou du cerveau (embolie cérébrale).

Comme pour tout médicament, des effets secondaires peuvent parfois survenir.

Les effets secondaires les plus fréquents des médicaments anticoagulants sont les saignements, souvent bénins mais qui peuvent parfois être très graves. Ils sont favorisés par un surdosage du médicament mais peuvent survenir y compris en dehors de tout surdosage.

Les saignements peuvent toucher tous les organes. Vous devez être alertés devant :

 

  • des ecchymoses étendues,
  • des saignements anormaux des gencives, du nez ou si vous avez l’œil rouge,
  • des hématomes,
  • du sang dans les urines,
  • du sang rouge dans les selles ou des selles noires « comme du goudron »,
  • des vomissements ou des crachats sanglants,
  • des règles anormalement abondantes,
  • un saignement qui ne s’arrête pas,
  • une fatigue ou un essoufflement inhabituels,
  • une pâleur inhabituelle,
  • des maux de tête inhabituels,
  • un malaise inexpliqué.

Il faut alors rapidement consulter votre médecin.

Afin de diminuer le risque de saignement, il est important de respecter les consignes suivantes.

 

  • Tout professionnel de santé doit être informé de votre traitement par AOD : médecins, dentistes, infirmières, kinésithérapeutes, pharmaciens, biologistes, pédicures, acupuncteurs, etc.
  • Certains médicaments interagissent avec votre médicament anticoagulant : ils peuvent diminuer ou augmenter son effet et rendre votre médicament anticoagulant inefficace ou dangereux. Vous ne devez jamais prendre d’autre médicament sans l’avis de votre médecin ou de votre pharmacien.
  • Les injections intramusculaires sont strictement contre-indiquées car elles peuvent entraîner l’apparition d’un hématome.
  • En cas de soins dentaires, de soins de pédicurie ou de petite chirurgie (dermatologie, etc.), parlez-en à votre médecin.
  • Les sports violents et les activités avec risque de traumatisme ou de chute (bricolage, taille des arbres, etc.) peuvent être déconseillés voire contre-indiqués. Parlez-en à votre médecin.

Les conditions de prise de votre médicament sont à respecter scrupuleusement car sa bonne efficacité et sa bonne sécurité en dépendent.

 

  1. Votre médicament doit être pris tous les jours, à peu près à la même heure.
  2. Selon les cas, vous devez prendre votre médicament soit 1 fois par jour (par exemple tous les matins), soit 2 fois par jour (matin et soir) : respecter scrupuleusement la prescription ; en cas de doute, demandez des précisions à votre pharmacien.
  3. Votre médicament doit être pris au cours d’un repas pour faciliter son absorption digestive.

Il n’y a pas de précaution alimentaire particulière à respecter au cours du traitement par AOD.

Le traitement ne doit jamais être interrompu sans avis médical. Du fait de son action brève, si vous ne prenez pas régulièrement et strictement vos comprimés, vous serez exposé(e) à un risque de thrombose.

Vous prenez habituellement le Xarelto® en 1 prise par jour

Lorsque vous constatez que vous avez oublié de prendre le Xarelto® :

 

  • Si le retard est inférieur à 8 heures : vous prenez la dose oubliée immédiatement. Vous prendrez la dose suivante à l’heure habituelle.
  • Si le retard est supérieur à 8 heures : vous ne prenez pas la dose oubliée. Vous prendrez votre médicament à l’heure habituelle et vous notez votre oubli dans votre carnet de suivi.

Exemple : vous avez l’habitude de prendre le Xarelto® à 19h.

  1. Vous vous apercevez de votre oubli à minuit : vous prenez votre médicament à minuit et vous prendrez la dose suivante le lendemain à 19h.
  2. Vous vous apercevez de votre oubli à 6h du matin : vous prendrez votre médicament le soir même à 19h (vous aurez donc « sauté » une prise).

Dans tous les cas, vous ne devez jamais prendre une double dose.

 

Vous prenez habituellement le Xarelto® en 2 prises par jour

Lorsque vous constatez que vous avez oublié de prendre le Xarelto® : vous prenez la dose oubliée immédiatement, ce qui peut entraîner la prise de deux comprimés en même temps pour obtenir la dose habituelle de deux comprimés sur la journée.

Exemple : vous avez l’habitude de prendre le Xarelto® à 8h et à 20h.

  1. Vous vous apercevez de votre oubli à midi : vous prenez votre médicament à midi et la dose suivante le jour même à 20h.
  2. Vous vous apercevez de votre oubli à 20h : vous prenez deux comprimés à 20h et la dose suivante le lendemain matin à 8h.

Un suivi médical régulier est nécessaire (par votre médecin généraliste, cardiologue, angiologue, neurologue, etc.) ainsi qu’à tout moment en cas de signe d’alerte faisant suspecter un saignement.

La dose efficace est fixe pour une indication donnée. Certains individus peuvent recevoir un plus faible dosage en raison de leurs caractéristiques propres : faible poids, âge avancé, fonction rénale altérée.
Contrairement aux AVK, il n’y a pas de surveillance biologique de l’activité anticoagulante pour adapter la posologie des AOD. Ceci est dû notamment à une marge thérapeutique large de ces médicaments.

Du fait qu’ils sont en partie éliminés par le rein, il est recommandé de surveiller le fonctionnement du rein régulièrement, au minimum 1 fois par an et, dans certains cas, lors de maladies aiguës (chez les patients âgés notamment). Ceci est réalisé par le dosage de la créatininémie sur une prise de sang.

En savoir plus Dosage de la créatininémie.

Si des examens biologiques pour explorer la coagulation sont pratiqués, ils pourront être perturbés du fait de la présence du médicament anticoagulant dans le sang. Vous devez donc signaler la prise d’anticoagulant lors de toute prise de sang avec le nom du médicament, pour faire une compression au point de ponction lors du prélèvement, faciliter l’interprétation de certains examens et éviter des errances diagnostiques.

Les bénéfices et les risques des AOD ont été évalués lors d’essais cliniques à grande échelle.
Les AOD ont été mis sur le marché pour les premiers en 2008. Ils se sont montrés au moins aussi efficaces que les anticoagulants de référence, héparines et antivitamines K (AVK), dans plusieurs situations. Leur tolérance est au moins aussi bonne que celle des AVK. Comparativement aux AVK, dans la fibrillation atriale, les AOD sont associés à significativement moins de saignements intra-cérébraux mais peuvent être associés à davantage de saignements gastro-intestinaux.

Par rapport aux AVK, les AOD possèdent une plus grande facilité d’utilisation.

 

  • Délai d’action très rapide de quelques heures.
  • Marge thérapeutique large, ne nécessitant pas de prise de sang pour la surveillance biologique de leur effet.
  • Moins d’interactions avec d’autres médicaments.

C’est pourquoi, chez les patients traités par AVK mais avec des difficultés pour équilibrer le traitement (INR particulièrement instables, sans raisons identifiées), les AOD peuvent constituer une alternative dans les indications pour lesquels ils sont autorisés.

Pour certaines maladies, par exemple chez les porteurs de valves cardiaques, les AOD n’ont actuellement pas d’indication, soit parce que les essais cliniques n’ont pas été réalisés, soit parce que ceux-ci se sont avérés négatifs.

Actuellement, en cas de nécessité de chirurgie urgente ou de saignement actif mettant en jeu le pronostic vital, il n’existe pas encore d’antidote spécifique mis sur le marché pour neutraliser l’effet du Xarelto®, contrairement aux AVK.

En savoir plus Antidotes des anticoagulants.

La durée du traitement par Xarelto® varie de quelques semaines à toute la vie, en fonction de la maladie pour laquelle vous êtes traité et en fonction de vos facteurs de risque de thrombose.

Par exemple :

 

  • Dans le cas d’un premier épisode de phlébite, la durée du traitement est de 3 à 6 mois, selon les conditions d’apparition de la phlébite ; il est généralement de 6 mois en cas d’embolie pulmonaire. En cas d’épisodes récidivants, le traitement peut être prolongé à 1 an, voire « au long cours » (c’est-à-dire à vie).
  • Pour les patients souffrant d’un trouble du rythme cardiaque de type fibrillation atriale, le traitement par anticoagulant est « au long cours » en l’état actuel des connaissances.

Dans tous les cas, le traitement anticoagulant ne doit jamais être interrompu sans avis médical, même pour quelques jours.

  • Lors de voyages lointains ou prolongés, n’oubliez pas votre ordonnance. Parlez-en à votre médecin. Attention : tous les médicaments anticoagulants ne sont pas disponibles partout dans le monde.
  • Grossesse : Informez votre médecin si vous découvrez que vous êtes enceinte ou si vous souhaitez l’être.
  • Carte de patient sous anticoagulant : il est utile que vous portiez sur vous, dans votre portefeuille par exemple, une carte mentionnant la prise d’anticoagulant, avec le nom du médicament, la posologie et l’indication du traitement ; si vous n’en possédez pas, demandez-en une à votre médecin ou à votre pharmacien ; elle peut être contenue dans la boîte du médicament (pour certains fabricants).
  • Auteurs : Dr Virginie SIGURET (hématologie biologique), Dr Alain STÉPANIAN (hématologie biologique)
  • Date de publication : 22/09/2016
  • Date de dernière mise à jour : 16/11/2016