
La maladie veineuse thrombo-embolique (MVTE) touche entre 50.000 et 150.000 personnes en France chaque année et est responsable de 5.000 à 10.000 décès. Avec une incidence annuelle d’environ 1 pour 1000 habitants et une mortalité de 10 % à 3 mois, elle constitue la troisième cause de mortalité cardiovasculaire en Europe et l’une des premières causes de décès chez les moins de 45 ans en France. Dans plus de 50 % des cas, la MVTE survient sans cause identifiable (MVTE dite « non provoquée »), augmentant le risque de récidive de façon très marquée (35 %). Les traitements de la MVTE non provoquée impliquent des anticoagulants, mais malgré leur efficacité les travaux scientifiques montrent que 40 % développent une récidive après arrêt des traitements, mortelle dans 10 % des cas. Les recommandations actuelles préconisent donc un traitement anticoagulant à vie ; mais ceci expose inutilement les 65% de patients, qui n’auraient pas récidivé, à un risque de saignement. Un des enjeux aujourd’hui est d’optimiser la durée et les modalités du traitement anticoagulant au-delà des 3 premiers mois de traitement. Biotech.info a publié le 26 juin un communiqué de presse à l’occasion du lancement de l’étude Morpheus, dont le promoteur est le CHU de Brest (coordonnateur Pr Francis Couturaud – réseau F-CRIN « INNOVTE »), qui vise à créer un outil prédictif de risque et d’appréciation des préférences des patients pour optimiser le traitement de la MVTE non provoquée. Cette étude inclut 14 cohortes, regroupant un total de 20.000 patients provenant de 8 pays européens. L’essai clinique de validation commencera le 1er décembre 2024, durera quatre ans et portera sur 2.400 patients. L’outil sera finalisé d’ici octobre 2025.