
En bloquant l’agglutination des plaquettes entre elles, les antiagrégants plaquettaires empêchent la formation d’un caillot sanguin (thrombus) et donc in fine la survenue d’un infarctus du myocarde ou d’un accident vasculaire cérébral, liés à l’obstruction d’artères par ces caillots. Les antiagrégants agissent selon différents modes d’actions biochimiques. Ils sont utilisés en prévention primaire ou secondaire.
Medscape publie le 20 mars 2024 le point de vue du professeur Philippe Gabriel Steg – chef du service de cardiologie de l’hôpital Bichat-Claude Bernard – sur l’intérêt de l’association d’un traitement antiagrégant plaquettaire chez les patients sous traitement anticoagulant.
Pour les patients atteints de fibrillation auriculaire, le professeur Steg ne conclut pas, ne disposant que de deux petites études asiatiques dont les résultats sont contradictoires alors même que ces deux études ont été interrompues prématurément. Il renvoie aux résultats de l’essai Aquatic mené en France – essai prospectif randomisé en double-aveugle : aspirine contre placebo chez les patients qui ont un traitement anticoagulant oral – qui seront disponibles dans un ou deux ans. Il n’y a pas non de réponse définitive pour les patients atteints de maladie veineuse thromboembolique faute d’essais randomisés sur lesquels s’appuyer. Il cite l’essai randomisé français Bat-VTE qui vient de débuter.
Le professeur Steg conclut ainsi son blog « A mon sens, ce qu’il y a de mieux à faire si l’on se pose la question [de l’association antiagrégant plaquettaire et anticoagulant], c’est d’inclure les patients dans l’essai randomisé correspondant car c’est comme cela que nous pourrons faire avancer à la fois la recherche et la prise en charge de nos patients. »