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Quatre ans après le début de la pandémie de Covid 19, la Fédération Hospitalière de France (FHF) présente à cette occasion son premier baromètre annuel (réalisé en partenariat avec les antennes de Radio France) composé de deux volets : le premier porte sur l’évolution de l’activité à l’hôpital depuis le début de la pandémie de Covid-19 et le second est un sondage IPSOS sur l’accès aux soins.
Ils traduisent les mutations à l’œuvre dans le système de santé.
Bien que l’activité progresse à nouveau à l’hôpital en 2023, un sous-recours aux soins dans plusieurs activités traduit la persistance d’une dette de santé publique à la suite de la pandémie Covid, extrêmement préoccupante.
En médecine, le recours aux soins est inférieur aux niveaux attendus sur plusieurs spécialités (prises en charge digestives, système nerveux, rhumatologie, cardiologie). Dans 99 % des cas, ce sous-recours concerne des patients de plus de 45 ans, pour un total de 428 000 séjours.
En chirurgie, le sous-recours est concentré sur les chirurgies lourdes et les chirurgies de recours. En particulier, les greffes sont en recul de 7,5 %, soit 3 200 greffes non-réalisées par rapport à ce qui était anticipé (dont 2200 greffes rénales).
Dans les deux cas (médecine et chirurgie), les activités concernées, lourdes, sont par nature faites à l’hôpital public, notamment au sein des CHU. La FHF souligne que « cela crée des risques extrêmement concrets pour la santé des patients : avec, entre autres, la possibilité de retards pris sur la détection de certains cancers pouvant entraîner des pertes de chances (report d’endoscopies digestives par exemple) ». Et ce même si, Si certaines baisses d’activités peuvent s’expliquer par la mise en place de nouvelles techniques.
L’enquête montre ainsi que les problèmes d’effectifs ou de solutions d’aval à l’hospitalisation peuvent conduire à ce que les capacités d’accueil ne fonctionnent pas à 100% – l’équivalent de 7% des capacités d’hospitalisation en MCO (médecine-chirurgie- obstétrique) étaient fermées sur l’année 2023.
Les difficultés rencontrées par le système de santé produiraient du renoncement aux soins ainsi qu’un « mal recours » aux urgences.
54 % des Français disent s’y être déjà rendus pour des raisons qui ne relevaient pas d’une urgence médicale (contre 42 % en 2019).
Un Français sur deux a déjà vécu un retard de soins à l’hôpital au cours des 5 dernières années en raison de la surcharge de travail du service ou du médecin, ou de la difficulté à y obtenir un rendez-vous que ce soit pour lui ou pour un proche.
Plus de 6 Français sur 10 ont déjà renoncé à au moins un acte de soin au cours des 5 dernières années (la moitié d’entre-eux estimant que cela a eu des conséquences graves).
4 malades chroniques sur 10 estiment que leur prise en charge médicale s’est détériorée depuis la pandémie.